Les pathologies

Déficit en facteur VII

Cette page est destinée aux patients et aux médecins non spécialistes, afin de répondre aux questions sur les déficits en facteur VII (FVII) : prévalence, transmission, physiopathologie, symptômes, biologie et traitement

Définition, épidémiologie, physiopathologie

Le déficit héréditaire en facteur VII (FVII) est un trouble de coagulation dû à une diminution du taux de FVII plasmatique ou proconvertine. Environ une personne sur 500 000 peut être atteinte de cette déficience. Il est plus fréquemment observé en cas de mariages consanguins. Il touche autant les femmes que les hommes sans distinction de race ou d’origine ethnique et peut, dans certains cas, provoquer des saignements importants.

Le FVII est une glycoprotéine vitamine-K dépendante et synthétisée par le foie. Chez l’être humain, 1% du FVII circule sous forme directement activée. En cas de plaie vasculaire, le FVII activé forme un complexe avec le facteur tissulaire pour activer le FX et ainsi générer des traces de thrombine, élément central de la coagulation transformant le fibrinogène en fibrine, pour la formation du caillot sanguin.

Un taux diminué de FVII (déficit quantitatif) entraine une diminution de la formation de thrombine et par conséquent un risque hémorragique (En savoir+ sur l’hémostase).

Le taux normal de FVII dans le sang est supérieur à 50%. Son taux est naturellement diminué à la naissance et les taux normaux sont souvent atteints à partir du 3^ème mois de la vie. Ceci est secondaire à l’absence du passage de la vitamine K entre la mère et l’enfant pendant la grossesse (la vitamine K ne passe pas la barrière foetoplacentaire), d’où l’importance d’apporter au moment de la naissance de la vitamine K. Le FVII augmente pendant la grossesse.

Transmission

Les anomalies du FVII sont des maladies génétiques, transmissibles. Le gène du FVII est localisé sur le chromosome 13. (En savoir+ « Qu’est-ce qu’une maladie génétique »).

Le déficit en FVII est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive, c’est-à-dire que les deux parents doivent être porteurs d’un gène défectueux pour que l’enfant soit atteint.

Ces déficits sont plus fréquents dans les populations à forte consanguinité.

A ce jour, il existe peu de corrélation entre les anomalies génétiques et le phénotype hémorragique.

Clinique

Un déficit en FVII <2 % est une forme sévère de la maladie.
Un déficit en FVII entre 2 et 10% est une forme modérée de la maladie.
Un déficit en FVII entre 10 et 20% est une forme mineure de la maladie
Un déficit en FVII >20% est le plus souvent pauci ou asymptomatiques.

Il existe une corrélation médiocre entre la symptomatologie hémorragique et la sévérité du déficit en FVII. Les sujets atteints d’un déficit modéré/sévère en FVII (FX = 1-5%) présentent le plus souvent des hémorragies post-traumatiques et/ou post-opératoires ; les sujets atteints d’un déficit mineur supérieur à 10% sont habituellement peu symptomatiques voire asymptomatiques.

Les symptômes les plus fréquemment observés, toute sévérité confondue, sont des saignements cutanéomuqueux (épistaxis, gingivorragies, ecchymoses, ménorragies, …). Les manifestations hémorragiques sévères comme une hémorragie intracérébrale surviennent chez des sujets ayant un déficit sévère en FVII. Ces hémorragies intracérébrales surviennent dès les premières semaines de vie. Dans les formes sévères du déficit en FVII, on peut également observer des hémarthroses récidivantes qui peuvent provoquer une arthropathie sévère sur le long terme, ou des hémorragies gastro-intestinales sévères.

Examens complémentaires

Les examens biologiques nécessaires au diagnostic d’anomalies du FVII :

	FVII
TCA	Normal
TP	Diminué
INR	Augmenté
Fibrinogène activité	Normal
FVII activité	Diminuée (variation importante en fonction du réactif utilisé au laboratoire)
FII, FV, FX activité	normaux
Diagnostic différentiel	Déficits acquis : Insuffisance hépatocellulaire (maladie foie), carence en vitamine K, sepsis, pathologies auto-immunes
Analyse génétique	Permet de confirmer le caractère constitutionnel du déficit

Traitements

Traitement spécifique

Le traitement substitutif du déficit en FVII repose le plus souvent sur l’utilisation d’un concentré de facteur VII activité d’origine recombinante, le rFVIIa (Novoseven®). Sa demi-vie est de 2 à 3 heures. Ils sont utilisés :

soit « à la demande », c’est-à-dire au coup par coup en cas d’accident hémorragique, de traumatisme ou de chirurgie ;
soit « en prophylaxie », c’est-à-dire de manière préventive des accidents hémorragiques. Dans ce cas, le rythme d’injection peut varier selon les patients, avec des injections 2 à 3 fois par semaine. Ce mode de traitement est habituellement réservé aux patients très symptomatiques ou ayant présenté des saignements graves (hémorragie intracrânienne).

Traitement non spécifique

Les Anti fibrinolytiques ou Acide Tranexamique : il s’agit d’un médicament ralentissant la phase de fibrinolyse de l’hémostase. Il pourra être proposé seul en cas de symptomatologie hémorragique (épistaxis, ménorragies, gingivorragies, plaie…) ou en prévention d’un saignement en période péri-opératoire. Il est habituellement contre-indiqué en cas d’antécédent de manifestation thrombotique (caillot), et d’épilepsie.
Moyens hémostatiques locaux : par exemple, Coalgan®, Bloxang®, Hemostop®… en cas d’épistaxis ou de plaie superficielle.

En savoir+ « Ma maladie au quotidien«

Pour plus d’informations : PNDS Déficits rares de la coagulation et Les traitements des pathologies hémorragiques.